5

Sutton finissait son petit déjeuner quand l’androïde arriva.

— Je m’appelle Herkimer, dit-il, et j’appartiens à M. Geoffrey Benton.

— C’est M. Benton qui vous envoie ici ?

— Oui. Il vous lance un défi.

— Un défi ?

— Oui. Vous savez : pour un duel.

— Mais je n’ai pas d’arme.

— Vous ne pouvez pas être sans arme, dit Herkimer.

— Je ne me suis jamais battu en duel de ma vie, dit Sutton. Et je n’ai pas l’intention de commencer maintenant.

— Vous courez un gros risque.

— Que voulez-vous dire, un gros risque ? Si je n’ai pas d’arme…

— Mais vous ne pouvez pas être sans arme. Le code a été changé depuis un an ou deux. Aucun homme de moins de cent ans ne peut se trouver sans arme.

— Mais si c’est le cas ?

— Voyons, dit Herkimer, alors quiconque en aurait envie peut vous abattre comme un lapin !

— Vous êtes certain de cela ?

Herkimer fouilla dans sa poche, en sortit un petit livre. Il mouilla son doigt et feuilleta les pages.

— C’est écrit là, dit-il.

— Inutile, dit Sutton. Je vous crois sur parole.

— Alors, vous acceptez le défi ?

Sutton eut une grimace.

— Je suppose que j’y suis obligé. M. Benton attendra, j’espère, que j’aie acheté un pistolet.

— Ce ne sera pas nécessaire, répliqua jovialement Herkimer, j’en ai apporté un. M. Benton agit toujours ainsi. Simple affaire de courtoisie, vous comprenez. Au cas où la personne n’en aurait pas.

Il mit la main dans sa poche et tendit l’arme. Sutton la prit et la posa sur la table.

— Pas l’air très maniable, ce machin, dit-il.

Herkimer se raidit.

— C’est l’arme traditionnelle, déclara-t-il. La meilleure qu’on fabrique. Elle tire des balles de 45. Cartouches chargées à la main. La ligne de mire est réglée à quinze mètres.

— On tire là-dessus ? demanda Sutton, le doigt tendu.

Herkimer acquiesça de la tête :

— Cela s’appelle la détente mais vous n’avez pas à tirer, vous appuyez simplement.

— Pourquoi au juste M. Benton me lance-t-il ce défi ? demanda Sutton. Je ne le connais pas. Je n’ai même jamais entendu parler de lui.

— Vous êtes célèbre, dit Herkimer.

— Pas que je sache.

— Vous êtes un agent spécial de la Sûreté Galactique, remarqua Herkimer. Vous revenez d’une longue et périlleuse mission. Vous portez une mallette d’aspect mystérieux. Et des reporters vous attendent dans le hall.

Sutton hocha la tête.

— Je vois. Quand Benton tue quelqu’un, il préfère qu’il soit célèbre.

— C’est mieux, oui, dit Herkimer. Cela fait davantage de publicité.

— Mais je ne connais pas M. Benton. Comment saurais-je sur qui je dois tirer ?

— Je vais vous le montrer, au vidéophone.

Il marcha vers le bureau, forma un numéro et recula.

— C’est lui, dit-il.

Sur l’écran, un homme était assis devant un échiquier. La partie était en cours. De l’autre côté de la table, se trouvait un magnifique joueur robotique.

L’homme allongea la main et, après réflexion, joua son cavalier. Le robot cliqueta et gloussa. Il avança un pion. Benton arrondit les épaules et se pencha sur l’échiquier. Il passa une main derrière sa tête et se gratta la nuque.

— Oscar l’a coincé, dit Herkimer. Il le coince toujours. M. Benton n’a pas gagné une seule partie depuis dix ans.

— Alors, pourquoi continue-t-il de jouer ?

— Il est têtu. Mais Oscar est têtu lui aussi.

Il fit un geste de la main.

— Les machines peuvent être beaucoup plus entêtées que les hommes. C’est ainsi qu’elles ont été construites.

— Mais Benton devait savoir, quand il a fait fabriquer Oscar, que celui-ci le battrait, observa Sutton. Un homme ne peut pas battre un joueur robotique, tout simplement.

— M. Benton le savait, dit Herkimer, mais il ne le croyait pas. Il voulait prouver le contraire.

— Il ne manque pas de présomption.

Herkimer le regarda calmement.

— Je crois que vous avez raison, monsieur. Je l’ai souvent pensé moi-même.

Sutton ramena son regard vers Benton, qui était toujours penché sur l’échiquier, un poing serré contre la bouche.

Son visage aux veines saillantes était rose, bien lavé, joufflu, et son regard sombre, si concentré qu’il fût, conservait quand même une certaine lueur de finesse et de bonhomie.

— Vous le reconnaîtrez maintenant ? demanda Herkimer.

Sutton hocha la tête.

— Oui. Je crois que je pourrai le repérer. Il n’a pas l’air tellement dangereux.

— Il a tué seize hommes, dit Herkimer d’un ton raide. Il a l’intention de ne ranger ses pistolets que lorsqu’il sera arrivé à vingt-cinq.

Il regarda Sutton droit dans les yeux et ajouta :

— Vous serez le dix-septième.

— J’essaierai de lui faciliter les choses, dit Sutton avec douceur.

— Comment préférez-vous que cela se passe, monsieur ? demanda Herkimer. Dans les formes ou non ?

— Disons sans cérémonie.

Herkimer n’approuvait pas.

— Il y a certaines conventions…

— Vous pouvez dire à M. Benton, dit Sutton, que je n’ai pas l’intention de lui tendre un piège.

L’androïde ramassa son chapeau et se couvrit.

— Bonne chance, monsieur, dit-il.

— Merci beaucoup, Herkimer, dit Sutton.

La porte se ferma et Sutton resta seul. Il se tourna de nouveau vers l’écran. Benton tentait de replier ses tours. Oscar ricana, fit glisser un fou de trois cases sur l’échiquier, et mit le roi de Benton en échec.

Sutton coupa le vidéophone.

Il passa une main sur son menton maintenant rasé.

Était-ce une coïncidence ou était-ce prévu ? Difficile à savoir.

L’une des sirènes avait grimpé sur le bord de la fontaine, son petit corps de sept ou huit centimètres en équilibre précaire. Elle siffla vers Sutton. Il se retourna vivement à ce bruit et elle plongea dans le bassin, se moquant de lui avec des gestes impudiques.

Sutton se pencha, fouilla dans le classeur du vidéophone et en sortit le répertoire INF-JAT. Il feuilleta rapidement les pages.

INFORMATION – Terrienne.

Et les rubriques :

Conversation

Correspondance

Coutumes

Cela devait être ça. Coutumes.

Il trouva Duel, nota le numéro, remit le répertoire en place. Il tourna le cadran, appuya sur le bouton de communication directe.

Le visage sophistiqué et artificiel d’un robot envahit l’écran :

— À votre service, monsieur, prononça-t-il.

— J’ai été provoqué en duel, dit Sutton.

Le robot attendit une question.

— Je ne veux pas me battre en duel, reprit Sutton. N’y a-t-il pour moi aucun moyen, légal, de refuser ? J’aimerais le faire élégamment mais là n’est pas l’essentiel.

— Il n’y a aucun moyen, répondit le robot.

— Aucun moyen ?

— Avez-vous moins de cent ans ?

— Oui.

— Êtes-vous sain de corps et d’esprit ?

— Je le pense.

— Vous l’êtes ou vous ne l’êtes pas. Décidez-vous.

— Je le suis.

— Vous n’appartenez pas à une religion reconnue qui interdit de tuer ?

— Je suppose que je pourrais me classer comme chrétien, dit Sutton. Je crois qu’il existe un Commandement à ce sujet.

Le robot secoua la tête.

— Cela ne compte pas.

— Il est clair et précis, insista Sutton. Il dit : « Tu ne tueras pas. »

— C’est exact, répondit le robot. Mais il est tombé en discrédit. C’est vous, les hommes, qui l’avez discrédité. Vous n’y avez jamais obéi. Ou l’on obéit à une loi ou elle tombe en désuétude. Vous ne pouvez pas tantôt l’oublier et tantôt l’invoquer.

— Je crois que je suis perdant, alors, dit Sutton.

— D’après la révision de l’an 7990, dit le robot, votée en congrès, tout humain de sexe masculin, de moins de cent ans, sain de corps et d’esprit, et qui n’est pas tenu par des obligations ou des croyances religieuses soumises à un tribunal d’enquête, doit se battre en duel chaque fois qu’un défi lui est lancé.

— Je vois, murmura Sutton.

— L’histoire du duel, dit le robot, est très intéressante.

— C’est de la barbarie.

— Peut-être. Mais les humains sont encore barbares à bien d’autres égards.

— Vous êtes plutôt impertinent !

— J’en ai assez de tout cela, répliqua le robot. J’en ai assez de votre suffisance, à vous les humains. Vous prétendez avoir mis la guerre hors la loi, et en réalité il n’en est rien. Vous avez simplement fait en sorte que nul n’ose se battre contre vous. Vous dites que vous avez aboli le crime et c’est vrai, sauf les crimes commis par des humains. Et beaucoup de crimes que vous avez abolis n’en sont nullement, sauf du point de vue des humains.

— Vous prenez beaucoup de risques, mon ami, dit doucement Sutton, en parlant de cette façon.

— Vous pouvez me déconnecter quand vous voudrez, répondit le robot. Cela ne vaut pas la peine d’exister lorsqu’on fait le travail que je fais.

Il vit l’expression du visage de Sutton et poursuivit rapidement.

— Essayez de voir les choses telles qu’elles sont, monsieur. À travers toute son histoire, l’Homme a été un tueur. Il était rusé et brutal même dès les origines. Il était faible, mais il trouva comment utiliser une massue ou des pierres, et quand les pierres n’étaient pas assez coupantes, il les tailla pour qu’elles le soient. Il y avait des créatures, d’abord, qu’il n’aurait pas dû tuer. C’est elles qui auraient dû le tuer. Mais il était rusé et il avait sa massue et ses silex et il tua le mammouth et le tigre à dents de sabre, et d’autres qu’il n’aurait pu affronter à mains nues. Ainsi conquit-il la Terre sur les animaux. Il les extermina, sauf ceux auxquels il permit de vivre pour les services qu’ils lui rendaient. Et même tandis qu’il se battait avec les animaux, il se battait aussi avec ses semblables. Après que les animaux eurent disparu, il continua de se battre… homme contre homme, nation contre nation.

— Mais c’est du passé, dit Sutton. Il n’y a pas eu de guerre depuis plus d’un millier d’années. Les humains n’ont plus besoin de se battre maintenant.

— C’est exactement la question, répondit le robot. Il n’y a plus aucune nécessité de se battre, plus aucune nécessité de tuer. Oh, de temps en temps, peut-être, sur une planète éloignée où un humain doit tuer pour protéger sa vie ou maintenir la dignité et la puissance humaines. Mais, dans l’ensemble, il n’y a plus aucune nécessité de tuer.

« Et pourtant vous tuez. Il vous faut tuer. C’est la vieille brutalité qui reste en vous. Vous êtes ivres de puissance, et tuer, c’est montrer sa puissance. C’est devenu une habitude en vous… une chose que vous avez conservée depuis les cavernes. Il ne reste plus rien à tuer sinon à tuer l’autre, alors vous vous tuez les uns les autres et vous appelez cela vous battre en duel. Vous savez que c’est mal et vous vous conduisez d’une manière hypocrite. Vous avez monté tout un beau système d’arguties ambiguës pour que cela prenne une apparence respectable, courageuse et noble. Vous dites que cela est traditionnel et chevaleresque… et même si vous ne le dites pas en ces termes, vous le pensez. Vous revêtez cet acte des parures de votre passé pervers, vous l’enveloppez de mots et les mots ne sont que du clinquant.

— Écoutez, dit Sutton. Je ne veux pas me laisser entraîner dans ce duel. Je ne crois pas que ce soit…

La voix du robot prit un ton de joie vindicative :

— Pourtant vous devrez vous battre en duel. Il n’y a aucun moyen de reculer. Peut-être aimeriez-vous quelques conseils utiles. Je connais toutes sortes d’astuces…

— Je croyais que vous n’approuviez pas le duel.

— Je ne l’approuve pas, dit le robot, mais c’est mon travail. C’est ainsi. J’essaie de le faire bien. Je peux vous raconter l’histoire personnelle de tous les hommes qui se sont battus en duel depuis toujours. Je peux vous parler pendant des heures des avantages de la rapière sur le pistolet. Ou si vous préférez le contraire, je peux le faire tout aussi bien. Je peux tout vous raconter sur les tueurs du vieux Far West américain et sur les gangsters de Chicago et sur les duels au mouchoir et au couteau et…

— Non, merci, dit Sutton.

— Cela ne vous intéresse pas ?

— Je n’ai pas le temps.

— Mais, monsieur, implora le robot, je n’en ai pas souvent l’occasion. Je ne reçois pas beaucoup d’appels. Une petite heure simplement…

— Non, dit Sutton fermement.

— Très bien. Peut-être me direz-vous qui vous a lancé ce défi ?

— Benton, Geoffrey Benton.

Le robot émit un sifflement.

— Est-il si terrible que cela ? demanda Sutton.

— Effectivement, dit le robot.

Sutton coupa le vidéophone.

Il resta calmement assis dans son fauteuil, le regard fixé sur le pistolet. Lentement, il allongea la main et le prit. La crosse se plaçait bien dans sa paume. Son doigt se recourba sur la détente. Il leva l’arme et visa la poignée de la porte.

L’arme était facile à manier. Presque comme si elle faisait partie de lui-même. Elle donnait une sensation de puissance… de puissance et de domination. Comme s’il se sentait soudain plus fort, plus grand… et plus dangereux.

Il poussa un soupir et la déposa.

Le robot avait raison.

Il se tourna vers le vidéophone, appuya sur le signal d’appel de la réception dans le hall. Le visage de Ferdinand apparut.

— Est-ce que quelqu’un m’attend en bas, Ferdinand ?

— Personne.

— Personne ne m’a demandé ?

— Personne.

— Pas de reporters ? Ni de photographes ?

— Non, monsieur Sutton. En attendiez-vous ?

Sutton ne répondit pas. Il coupa la communication, il se sentait ridicule.

Dans le torrent des siècles
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